Peuples dispersés par l’inquiétude, voyageurs aux pas tremblants, vous dites : « Le désert avance, et nous ne savons plus où marcher. » Mais écoutez la voix qui traverse les siècles : « Préparez le chemin du Seigneur. »
Car ce n’est pas Dieu qui se cache, c’est l’homme qui dresse des montagnes entre lui et la lumière. Des montagnes de peur, de colère, d’orgueil.
Mais voici que l’Avent avance comme une pelle douce qui dégage la route ensevelie.
Le Seigneur ne vient pas sur les routes déjà pavées : il vient là où tout semble impraticable, dans les friches de nos mémoires, dans les blessures que nous croyions cicatrisées.
Il vient comme une aube dans les vallées basses, comme une tendresse qui ose s’approcher de nos impossibles.
Aujourd’hui, tu entends peut-être sa voix dire : « Laisse-moi aplanir ce qui t’écrase. Laisse-moi redresser ce que tu n’arrives plus à porter. Laisse-moi remettre en marche ce qui semblait mort. »
Le désert n’est pas la fin du voyage. Le désert est l’endroit où naissent les chemins nouveaux.
Ne crains pas ton désert : c’est là que le Seigneur se fait proche — plus proche que ton souffle, plus proche que ton combat.
Laisse ton cœur devenir un passage. Laisse ta vie devenir un chemin.
Et celui qui vient prépare déjà en toi une route que rien ne pourra fermer.